Initié en 2008 à la suite du Grenelle de l'environnement, le plan Ecophyto I a été mis en place dans le but de réduire l'usage des produits phytosanitaires de 50% d’ici à 10 ans, leurs risques et leurs impact. En 2015, le plan Ecophyto II confirme le plan précédant et propose de mettre en œuvre de nouvelles actions afin d'accélérer la recherche et le développement et d'augmenter le nombre d'agriculteur engagés dans une démarche visant à réduire le recours aux produits phytosanitaires.
En 2018, le plan Ecophyto II+ se donne pour principal défi de valoriser et de déployer auprès du plus grand nombre les techniques et systèmes économes et performants qui ont fait leurs preuves chez quelques-uns. C’est celui de la généralisation en passant des agriculteurs pionniers, collectivités ou particuliers à l’ensemble des acteurs concernés. Car si des premiers résultats sont là chez certains, il faut encore travailler pour inverser la tendance à l’échelle nationale. En effet, la réduction de l’utilisation, des risques et des impacts des produits phytopharmaceutiques demeure nécessaire, au regard de l’évolution des connaissances depuis 2008 sur leurs effets sur la santé humaine, en particulier celle des utilisateurs et de leur famille, des riverains de zones agricoles et de la population en général, mais aussi sur l’environnement, dont la biodiversité et les services écosystémiques qui en dépendent, par exemple les pollinisateurs. Depuis 2018, le plan est copiloté par les Ministères de l'Agriculture, de la Transition écologique, de la Santé et de l’Enseignement supérieur.
Inscrit au cœur du projet agroécologique national, il se décline en 9 principes et 6 axes
Maintenir le cap de la réduction de 50% selon une trajectoire en deux temps (-25% en 2020 et -50% à l’horizon 2025)
Surveiller les impacts des produits phytosanitaires à 360° (santé, environnement)
S’inscrire au cœur du projet agroécologique dans une perspective de performance économique, environnementale et sociale
Identifier, documenter, diffuser et valoriser les alternatives (recherche, formation, développement agricole)
Placer l’entreprise au centre du dispositif (favoriser le changement de pratiques et les trajectoire d’évolution appropriée)
Jouer collectif (soutien des dynamiques de groupe, projets de filière…)
Territorialiser (renforcement de l’échelon régional)
Porter une culture positive (synergie entre agronomie et écologie, progrès technique, mobilisation des acteurs)
S’engager (engagement de tous sur des objectifs réalistes et vérifiables)
Axe 1 : Agir aujourd’hui et faire évoluer les pratiques (CEPP, Certiphyto, Ferme DEPHY, transition vers l’Agro-Ecologie, BSV, enseignements pilotes)
Axe 2 : Améliorer les connaissances et les outils pour demain et encourager la recherche et l’innovation.
Axe 3 : Evaluer et maîtriser les risques et les impacts
Axe 4 : Accélérer la transition vers l’absence de recours aux produits phytosanitaires dans les JEVI.
Axe 5 : Politiques publiques, territoires et filières.
Axe 6 : Communiquer et mettre en place une gouvernance simplifiée.
Feuille de route régionale
Dans le cadre de la mise en place d’Ecophyto II, un état des lieux et des éléments de diagnostic régional ont été réalisés sur l’utilisation et les impacts des produits phytosanitaires en région Centre-Val de Loire en 2016. Cet état des lieux a servi de base à l’élaboration de la feuille de route régionale
Instance de gouvernance régionale
La COREMAR « Ecophyto » est l’instance de gouvernance régionale du plan Ecophyto II+ en région. Elle est coprésidée par le préfet et le conseil régional et s’appuie sur les propositions de 3 groupes de travail réunissant les représentants des acteurs concernés :
Évolution des pratiques et des systèmes agricoles (animé par la CRA)
Jardins Espaces Végétalisés et Infrastructures (animé par FNE)
Qualité de l’eau (animé par la DREAL)
Soutien financier
Les actions mises en œuvre dans le cadre du plan Ecophyto II+ bénéficient du soutien financier de l’agence française pour la biodiversité (bulletin de santé du végétal, DEPHY…) ou des Agences de l’eau (groupes 30 000, aides aux investissements). Ces financements sont issus de la redevance pour pollutions diffuses.